Darius the Great Is Not Okay de Adib Khorram

Résumé

Véritable succès aux États-Unis, multiprimé et recommandé par Becky Albertalli, « Darius le Grand ne va pas bien », d’Adib Khorram, est un roman plein de sensibilité autour de la dépression d’un adolescent et de sa première rencontre avec sa famille maternelle, en Iran.

Darius Kellner parle mieux le klingon que le farsi. Et comme si sa vie sociale proche du néant n’était pas assez compliquée à gérer, il jongle tant bien que mal entre sa propre dépression et les critiques incessantes de son père. Mais quand ses parents lui annoncent un voyage en Iran, son quotidien bascule… Là-bas, il apprend à connaître son grand-père souffrant, sa grand-mère aimante et le reste de sa famille maternelle. Mais surtout, il rencontre Sohrab, le garçon qui va bouleverser sa vie. Avec lui, il apprend que des meilleurs amis n’ont pas à parler pour se comprendre. Sohrab l’appelle « Darioush » – la version perse de son prénom – et pour la première fois, Darius se sent accepté et lui-même.

Mon avis

“I was one tiny pulsar in a swirling, luminous galaxy of Iranians, held together by the gravity of thousands of years of culture and heritage.”

J’entends parler de ce livre depuis l’annonce de sa publication en France, et forcément, tel le mouton que je suis : il fallait que je le lise. J’ai quand même attendu un peu avant de le lire, simplement en raison des sujets qu’il traite. Je savais que ce serait une lecture difficile, et je ne regrette pas d’avoir attendu le bon moment avant de m’y plonger.

Darius le grand ne va pas bien.
Entre une vie sociale quasi-inexistante au lycée (et en dehors), les critiques incessantes de son père et son combat contre la dépression, il a une vie difficile à jongler. Alors, quand ses parents lui annoncent qu’ils partent en Iran voir sa famille, son quotidien s’effondre. Hormis en Skype, il n’a jamais vu sa famille maternelle, et il est très loin de maîtriser le farsi. Mais une fois arrivé en Iran, il fait la connaissance de ses grand-parents et du reste de sa famille maternelle. Et surtout, il va rencontrer Sohrab, un garçon de son âge, et les deux vont rapidement se lier d’amitié.
Durant ce voyage, Darius va découvrir ses racines et trouver sa place.

“Everyone wants you here. We have a saying in Farsi. It translates ‘your place was empty.’ We say it when we miss somebody. »
I sniffed.
« Your place was empty before. But this is your family. You belong here.”

Je savais à quoi m’attendre en me lançant dans cette lecture, pourtant ça ne m’a pas empêché de ressentir énormément de choses, et ça n’a pas non plus empêché les larmes de couler à plusieurs reprises.
Darius souffre de dépression, et c’est un sujet qui revient assez souvent dans le livre. Darius n’a pas eu de traumatisme qui a causé sa dépression, il est né comme ça. Tout comme son père. J’ai trouvé que l’auteur a fait un très bon travail pour aborder ce sujet, et il a trouvé les mots justes pour expliquer ce que Darius ressent et comment les gens réagissent dans ce genre de situation (parce qu’ils ne comprennent pas).
Je me suis énormément retrouvé·e dans ces lignes, à tel point que chaque fois que le sujet était évoqué, j’avais les larmes aux yeux (et ça, c’était quand je n’étais pas en train de pleurer toutes les larmes de mon corps).

J’ai trouvé l’amitié entre Sohrab et Darius simplement magnifique. C’est le genre d’amitié où l’on n’a pas besoin de parler pour que l’autre comprenne ce que l’on ressent. Ils sont là l’un pour l’autre, ils ne se jugent pas, et c’est le genre d’amitiés qui sont évidentes et qui résisteront à tout (surtout à la distance).

“You’re the only person who never wanted me to change.”

Au cours de ce voyage en Iran, Darius en découvre plus sur ses origines. Il va découvrir le pays où sa mère a grandi, autant sur le plan géographique que sur le plan historique puisqu’il va visiter des lieux emblématiques de l’Iran et découvrir l’histoire de sa famille. Il va également faire la connaissance de sa famille, et surtout trouver sa place dans ce tableau, chose qu’il n’a jamais réellement réussi à faire avant.

Darius va traverser des hauts et des bas durant son séjour en Iran. Comme je l’ai dit un peu plus haut, le sujet de la dépression extrêmement bien traité. Les différents épisodes que Darius traverse, l’incompréhension de sa famille maternelle face à cette maladie (puisque c’en est une) qui est souvent présentée comme « un problème de blanc » (alors que non, il n’y a pas que les personnes blanches qui peuvent souffrir de dépression). J’ai aussi particulièrement aimé le fait que l’auteur explique que la médication n’est pas un moyen pour guérir de la dépression, et qu’il faut parfois du temps avant de trouver le bon dosage, ainsi que les effets secondaires qu’il peut y avoir (comme la prise de poids).

“Suicide isn’t the only way you can lose someone to depression.”

Darius the Great Is Not Okay n’est pas un roman bourré d’action et de rebondissements, au contraire. Pourtant, ça reste le genre de lecture qui nous aspire et qu’on peine à reposer. Les chapitres sont assez courts, si bien qu’on les enchaîne assez facilement.

J’ai l’impression de ne pas rendre justice à cette lecture, même quelque temps après l’avoir lu, je ressens beaucoup de choses pour ce livre. Je ne peux que vous recommander de le lire. C’est bouleversant, et oui, vous allez énormément pleurer, mais je vous promets que ça vaut le coup. C’est exactement le genre de livre qu’il nous faut, et quel plaisir de savoir qu’il a été publié en France par une maison d’édition qui promeut la diversité comme le fait Akata.
Une suite est sortie en VO l’année dernière, et vous pouvez être sûrs que je vais la lire (même si, en soi, ce premier tome se suffit à lui-même).

Note : 4.5 sur 5.

Infos sur le livre

Livre disponible en français: Oui (Darius le grand ne va pas bien chez Akata)
Nombre de tomes: 2 tomes
Nombre de pages: 
320 pages
Niveau d’anglais: Normal
Éditeur: 
Dial Books

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